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Et si Aristote était entraîneur…


Article que vous pouvez retrouver dans le magazine VO2 Marathon N°145, mars 2003, pp.56, rubrique Psycho’Santé

Cette nouvelle rubrique s’appuie sur des sciences qui s’intéressent aux rapports entre le psychisme et le fonctionnement de l’organisme : la neuropsychologie et la psychomotricité, dans l’entraînement sportif. Mais attention, il ne s ‘agit pas d’un nouveau découpage de l’homme, une rubrique venant après un article sur les jambes lui-même précédé par celui des abdominaux encadré par deux autres sur le cœur et les bras… Un homme machine issue de la révolution industrielle découpé en petites parties chacune étudiée le plus complètement possible, est une vision déjà bien ancienne mais hélas encore bien présente. Même si la sagesse populaire nous montre tous les jours qu’il y a un décalage entre des théories qui morcellent l’être humain et une réalité que chacun vit comme unité, il n’est pas facile de se sortir de notre histoire.

Parler de neuropsychologie et de psychomotricité ne sera pas un essai sur l’esprit, alors que les autres rubriques évoqueraient le corps. Utiliser ces sciences, c’est comprendre les liens entre l’esprit et le corps, montrer que nous ne sommes pas seulement purement des esprits ou des mécaniques biologiques mais que l’homme est corps et esprit selon la formulation d’Aristote.

Ainsi nous faudra-t-il considérer dans l’entraînement, les interactions permanentes entre le corps et l’esprit.
Si le langage courant intègre parfois cette notion d’unité, dans notre quotidien la séparation est encore très présente.

Après une journée de travail stressant n’allons nous pas faire travailler notre corps. D’un côté le « cerveau » aurait été mis en jeu, puis le soir se sont les « jambes » qui prendraient le relais.

Même si l’on court pour se sentir mieux dans sa tête, l’entraînement n’est pas le remède miracle au stress. Il est important de savoir ce qui se passe pour utiliser au mieux son entraînement.

Toutes nos fluctuations psychiques laissent une trace dans le corps. Ces traces sont plus ou moins importantes.
Mais sous quelles formes apparaissent-elles ?

Les modifications se situent sur le plan physiologique ( nous connaissons tous les changements de présence de magnésium dans la cellule lors des crises de spasmophilie par exemple), et aussi sur le plan tonique et sur le plan sensoriel.

Le tonus est le niveau de contraction de nos muscles. Cette tension est variable dans le temps d’une journée, au cours d’une vie et en fonction des individus. Elle est présente dans les muscles squelettiques, mais également dans nos organes qui sont des muscles lisses. Aux fluctuations de notre psychisme, vont correspondre des modifications toniques. Ainsi après notre travail nous arrivons pour notre entraînement en nature, sur le macadam, ou sur la piste, nous ne sommes pas vierges sur le plan psychique, sur le plan tonique, sur le plan sensoriel. Globalement une hypertonie générale ne signifie pas que tous les muscles de votre corps sont tendus. Certaines zones sont hypertoniques en revanche d’autres sont hypotoniques, manquent de tonus. Par exemple vous pouvez avoir des tensions musculaires dans le haut du dos, dans la nuque et avoir un affaiblissement du tonus de la ceinture lombo-abdominale. Ces changements peuvent apparaître rapidement ou se mettre en place sur un temps assez long.

Il est donc important, avant un entraînement de prendre conscience de l’état psychique dans lequel on est, avons-nous de nombreux soucis en tête ? Nous sentons-nous fatigués ? … Sur le plan physique sommes-nous plus souvent avachis lorsque nous nous asseyons ? Avons-nous des douleurs (nuque, muscles dorsaux, bas du dos, ventre…) …

Les jours où ces phénomènes sont exacerbés, nous devons essayer de ne pas débuter un entraînement trop dur rapidement. Il est préférable d’augmenter le temps d ‘échauffement, de débuter par des intensités assez faibles. On diminue l’allure de la course et on prend bien le temps de s’étirer. La respiration doit rythmer tous les mouvements. Des exercices de prise de conscience corporelle sont tout à fait appropriés. Nous les verrons dans les prochains numéros.

Même si notre séance se résume à un footing, l’échauffement est possible.

Si l’on respecte ceci, l’entraînement ne risque pas d’être un nouveau stress, sinon celui-ci serait physiologique, se rajoutant à un stress psychique.

Nous obtiendrons ainsi ce que l’on appelle une meilleure régulation tonique, c’est-à-dire un bon équilibre du tonus.
Nous comprendrons mieux à travers ces rubriques que tout est important à commencer par vous car notre postulat de départ sera : la personne la plus importante c’est, vous.

A travers la conception d’unité véhiculée par les philosophes Grecs, oubliée par les « temps modernes » et redécouvert par la science actuelle, nous pourrons appréhender les différentes situations de l’entraînement. Dirigeant, entraîneur ou coureur chacun trouvera des éléments de réflexion pour enrichir sa pratique.
Que l'on cherche à améliorer ses performances, à se faire plaisir, à être en forme, à partager des bons moments avec des collègues, le point de départ nous est donné par Socrate car peut-on trouver un meilleur programme que le « connais-toi toi-même » par la course à pied ?

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